L'absence d'entretien des berges, leur aménagement ou la mise en oeuvre de pratiques inadaptées génèrent des désordres dans le bon écoulement des eaux, accroissent les risques hydrauliques et participent à la dégradation généralisée des milieux aquatiques. Une ripisylve mal entretenue est souvent la cause d'une érosion du talus de berge. En réponse, les propriétaires riverains ont tendance à vouloir protéger leur terrain avec les moyens du bord : déversement de déblais de matériaux de démolition (béton, carrelage, tuiles…) ou mise en place d'ouvrages de protection en poteaux de béton armé… L'aménagement de zones d'activités économiques ou d'infrastructures (routes, stations d'épuration, terrains de sport…) sur des plates-formes en remblais en bords de cours d'eau a souvent été réalisé selon les mêmes modalités.
Remblaiement de berge avec des matériaux de démolition du BTP (© SMBVA)
Outre le fait que ces procédés s'avèrent souvent inefficaces et non durables, leur impact sur l'environnement n'est pas négligeable. Les matériaux déversés ne sont en effet pas toujours inertes (comme par exemple les enrobés, à base d'hydrocarbures ou les déblais miniers riches en métaux lourds toxiques) et contribuent ainsi, en se désagrégeant et s'érodant, à la pollution des eaux et des sédiments et à la contamination des organismes aquatiques. Ces déblais, contiennent en outre parfois des graines ou racines de plantes indésirables et sont en conséquence autant de portes d'entrée dans les milieux aquatiques pour les espèces envahissantes qui, contrairement aux espèces indigènes, se satisfont de sols perturbés pour se développer. Leur déversement non maîtrisé empiète par ailleurs souvent dans le lit du cours d'eau et génère des perturbations de l'écoulement (rehaussement des niveaux d'eau, déviation du courant vers la rive opposée, incision du lit…) à l'origine d'un accroissement des risques d'érosion ou d'inondation pour les enjeux implantés sur les terrains riverains. Cette artificialisation des berges contribue enfin à la dégradation des paysages, aux difficultés d'accès à la rivière et à l'appauvrissement global de la biodiversité.
Pour ces raisons relevant de l'intérêt général, le syndicat de rivière intervient, au gré des demandes, des opportunités ou dans le cadre de ses actions programmées, en menant des opérations de restauration des berges dégradées.
Chantier de restauration d'une berge dégradée (© SMBVA)
Ces opérations sont souvent coûteuses et lourdes à mener du point de vue administratif et réglementaire, c'est pourquoi le syndicat de rivière privilégie la prévention à la réparation. Pour ce faire, il intervient en amont de tout nouvel aménagement dans l'information et la sensibilisation des élus, des riverains et des porteurs de projets pour les orienter vers des solutions efficientes et respectueuses de l'environnement.
Le recul des aménagements en berge et la mise en oeuvre de techniques s'appuyant sur le génie végétal sont des solutions peu onéreuses, efficaces et pleinement satisfaisantes vis-à-vis de l'environnement.
Berge restaurée au moyen de techniques végétales (© SMBVA)
Lorsque des aménagements plus lourds de type enrochements de berge s'avèrent indispensables, ceux-ci doivent être réalisés dans les règles de l'art et leur linéaire limité au strict nécessaire pour ne pas engendrer trop de perturbations sur l'écoulement et les milieux. La mise en oeuvre de mesures de compensation sera le plus souvent exigée par les services en charge de la police de l'eau et des milieux aquatiques (DDT, OFB).
Berge restaurée au moyen de techniques mixtes associant enrochement et génie végétal (© SMBVA)
Rappelons ici que tout aménagement de berge est soumis à déclaration, voire autorisation préalable de la part des services déconcentrés de l'Etat (OFB, DDT), en charge de l'application et du respect de la réglementation.
En cas de besoin, le syndicat de rivière est à votre disposition pour vous conseiller sur les choix techniques et vous guider dans les démarches administratives et réglementaires à mener.
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