De par la loi, « les propriétaires riverains sont tenus à un entretien régulier du cours d'eau. L'entretien régulier a pour objet de maintenir le cours d'eau dans son profil d'équilibre, de permettre l'écoulement naturel des eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique, notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou recépage de la végétation des rives. » (art. L215-14 du code de l'environnement). Or, si nul n'est censé ignorer la loi, certains riverains ignorent qu'ils sont propriétaires de terrains bordant un cours d'eau, ou n'habitent plus sur place, ou n'ont pas les moyens physiques, matériels ou financiers pour réaliser ces travaux d'entretien.
L'absence d'entretien de la ripisylve (végétation arborée poussant spontanément sur les berges des cours d'eau) conduit irrémédiablement à la chute dans le lit de la rivière de branches ou d'arbres morts ou affouillés par l'érosion fluviatile. Des embâcles peuvent ainsi se former sur les piles de ponts lorsque un apport de bois mort flotté s’accumule, mais également suite à la chute d’arbres en travers du lit.
Ces barrages naturels réduisent la capacité d'écoulement des crues sous les ouvrages, piègent les déchets et les sédiments, entravent la circulation des poissons et peuvent dévier le courant vers une rive qui se trouve ainsi fortement exposée à l'érosion.
Dans les cas où l'intérêt général est menacé, et en particulier en vue de prévenir le risque d'inondation des entreprises, habitations ou infrastructures riveraines (routes…), le syndicat de rivière peut, dans certaines conditions et dans la limite de ses moyens financiers, intervenir en lieu et place des propriétaires défaillants.
Un autre motif peut également pousser le syndicat de rivière à intervenir : la lutte contre les plantes exotiques envahissantes. L'absence d'entretien peut en effet favoriser le développement d'espèces végétales indésirables qui ont une forte propension à être disséminées vers l'aval par la rivière, vecteur de transport de graines, de rhizomes ou de tout autre organe végétatif (fragments de tiges…) susceptible de s'enraciner partout où le courant les aura déposé, donnant lieu à un nouveau foyer d'infestation. Pour éviter la propagation de ces "envahisseurs", il convient donc que le syndicat intervienne sans tarder partout où un début d'implantation est repéré.
Arrachage préventif avant montée en graines de la Balsamine de l'Himalaya
Le nettoyage des berges, des bancs d'alluvions et des boisements riverains est le dernier cas motivant le syndicat à se substituer aux propriétaires riverains dans leur devoir d'entretien. La végétation piège en effet les déchets flottés par les crues. Ceux-ci ont différentes origines : bâches et pneumatiques agricoles, canettes et autres bouteilles en plastique jetées par les automobilistes, déchets urbains drainés par les réseaux d'évacuation des eaux pluviales, dépotoirs divers sur les berges des cours d'eau…
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